Naguère petit village rural, Villers-Saint-Paul est devenue une ville industrielle au XXe siècle. Son essor rapide est dû à l’implantation d’usines à partir de 1920 et au voisinage de l’important centre industriel de Creil.
Pendant longtemps, Villers-Saint-Paul était composée d’une centaine de maisons groupées sur deux zones : le « Vieux Villers » (actuel quartier de l’église) et le « Bout de Villers », la zone intermédiaire étant nommée « Entre-deux-Villers ».
Seuls quelques chemins reliaient les zones habitées. La rue de Moisicourt (du nom du templier Petrus de Moysicourt), aujourd’hui rue Jean Jaurès, est l'une des plus anciennes rues de Villers-Saint-Paul. La ruelle des morts (actuelle ruelle de l’église) et la rue des Marquets (qui signifie marais) menaient au centre du Vieux Villers. Au nord, le chemin de Nogent vers Pont-Sainte-Maxence passant à Villers et Rieux, traversait en longueur notre commune. Il prendra le nom de route départementale n° 23 au XIXe siècle puis deviendra la rue Aristide Briand.
Dans le Vieux Villers, on trouvait la rue de Mortefontaine (du nom du Lieu-dit, qui signifie « source asséchée »), la rue de Fescamp (du nom de l’abbaye qui détenait des terres à Villers) renommée plus tard la rue Arthur Dutillieul, la rue Colin (pour Colin du Val, 1560) actuellement rue Pasteur. La rue Dommard, qu’on nomme rue de la Ville ou rue de l’église deviendra la rue Jules Uhry (Maire de Creil de 1919 à 1936).
Le Bout de Villers était traversé par l’ancienne voie romaine, la rue du Bac (qui deviendra la rue Albert Thomas). Elle menait au passage du Bac sur l’Oise vers Verneuil-en-Halatte.
Les cavées (Cavées Béchamel, Fescamp, Saint-Paul, des Vaches, des Renards, des Chevaux et des Étalons) prolongeaient ces chemins vers les extérieurs du bourg.
Jusqu’au XXe siècle, Villers-Saint-Paul reste peu peuplée. On sait, grâce à l’Ordonnance du 11 juillet, signée par Philippe le Bel, qu’il y avait 150 Villersois en 1302 et 827 au recensement de 1906.
À partir des années 1920, avec l’implantation de l’usine Kuhlmann, l’urbanisation va s’accélérer. L’essor de l’industrie villersoise est tel que des cités entières vont voir le jour : La cité Kuhlmann (1925 à 1930) aux Prés Roseaux, la cité Sarrazin (1925) avec le foyer des célibataires (1937), la cité l’Épine (1950), la cité Entreil (1955).
Les maisons individuelles vont aussi apparaître durant cette période. La population villersoise va être multipliée par 4 et atteindre les 5000 habitants au début des années 1970. La ville va vivre d'autres extensions : Belle-Visée (en 2 phases) et Bellevue (1970) le Domaine du Château (1974), la Garenne (1978) et de nombreux pavillons rue Aristide Briand.
Durant les décennies suivantes, les constructions ne ralentissent pas : la Renardière (1978), La Saveuse (1980), les quartiers Glacière, Montagne Taralle, Pagnol, Signoret (des années 1960 à 1990), l’espace Pierre Perret (1992), l’Orangerie (2008) et le lotissement Mandela (2010).
En moins de 100 ans, la population est multipliée par 10, le nombre de rues passant d’une dizaine à presque une centaine. Une ville nouvelle est apparue : habitations, écoles, commerces, loisirs, espaces verts…
Si certains noms anciens de rue vont subsister (ruelle Richard, rue Mortefontaine), de nouveaux vont apparaître : des noms de Maires (Arthur Dutillieul, Charles Henri Notaire, Ernest Rousseaux, Constant Boudoux), de sportifs locaux (Louis Ricaux Francis Trolard, Georges Fauchoix), ou de chimistes (Eugène Chevreul, Antoine Lavoisier, Louis Joseph Gay-Lussac). Une partie de la voie du Chaudron sera nommée la rue du Liberator en souvenir du bombardier américain qui s’est écrasé sur notre commune, durant la seconde guerre mondiale.