Depuis 1917, la plate-forme chimique a façonné le visage économique et démographique de Villers-Saint-Paul. Les réalisations urbaines successives pour loger principalement les travailleurs de l’industrie ont ainsi fortement contribué à dessiner la ville telle qu’elle se présente aujourd’hui.
L’histoire commence en janvier 1917 avec la création de La Compagnie Nationale des Matières Colorantes (CNMC). Quelques mois plus tard, les premiers ateliers de fabrication d’indigo synthétique sont construits.
Pendant la seconde guerre mondiale, l’usine mise sous séquestre est rattachée à la société Francolor. À la libération, le gouvernement français la nationalise. Puis en 1951, la société devient la Compagnie Française des Matières Colorantes (CMFC). En 1950, une halte ferroviaire destinée au personnel de l’usine est aménagée aux Prés-Roseaux. Elle est utilisée jusqu’en 1992.
En 1951, la passerelle Jean Biondi est inaugurée pour faciliter le passage des ouvriers habitant à Verneuil. La cité Entreil qui comprend des maisons jumelées est construite en 1950. Puis en 1954, 20 pavillons de plain-pied, bâtis sur les pentes de Villers-Saint-Paul, donnent naissance à la cité l’Épine, dernière cité construite à la demande de la Compagnie Française des Matières Colorantes.
La crise liée aux chocs pétroliers des années 1970 va provoquer de nombreuses restructurations et finira par scinder la plate-forme en plusieurs sociétés. Le démantèlement des bâtiments, consécutif à la diminution de l’activité, démarre en 1986. La chute de la cheminée de la centrale thermique et de sa sirène, qui a rythmé le quotidien des Villersois durant des décennies, marque la fin d’une époque.
Depuis ce déclin, les élus souhaitent une réindustrialisation tournée vers les productions d’avenir afin de maintenir sur le site, des emplois qualifiés et faire perdurer l’identité industrielle qui a façonné notre ville depuis plus d’un siècle.