La rue de Moisicourt, aujourd’hui rue Jean Jaurès, est l’une des plus anciennes rues de Villers-Saint-Paul. Elle reliait le Vieux Villers, avec ses fermes et son église, au Bout de Villers, traversé par l’ancienne voie romaine qui menait au passage du Bac sur l’Oise.
Durant une centaine d’année, le fief de Templiers à Villers-Saint-Paul va dépendre de la maison du Temple de Neuilly-sous-Clermont. En octobre 1237, Simon de Villers-Saint-Paul, et sa femme Ameline, font don aux Templiers de 250 livres et la même année, le moine-soldat Petrus de Moysicourt, s’installe à Villers-Saint-Paul.
Bien plus tard, un acte notarié daté du 21 septembre 1713, nous décrit l’endroit : « Une maison composée de plusieurs bâtiments appliqués en salle, fournil, chambre haute, sellier, cave, grange à blé et à avoine, étable, hangar, colombier à pied, couvert en partie de tuiles et en partie de chaume, cour, jardin et clos fermé de murs, contenant 4 arpents de terres labourable, une pièce de pré,… », « (…) tenant d’un coté à la rue de Moysicourt, d’autre au cimetière et à la ruelle qui conduit à l’église, d’un bout à une autre pièce de terre, et d’autre au carrefour de l’église de Villers. »
Ce petit fief sera divisé puis vendu à de très nombreuses reprises, notamment en 1601 à Nicolas Derellopot, laboureur dont un descendant, François, deviendra Maire de la commune de février 1881 à mai 1884.
Un peu plus loin se trouve le « fief de la folie » que les chanoines de la cathédrale de Senlis cèdent en 1594 à Marthe de Berry, dame de Villers. L’endroit est composé de 3 maisons, plusieurs pièces de terre, de vignes, de jardins, de 4 arpents de terre labourable et de 2 arpents de pré.
Pendant longtemps la rue n’accueillera pas d’autre habitation, tout au plus quelques vergers y seront implantés. Il faudra attendre la fin du Moyen-Âge et même le début du XVIIe siècle pour que quelques nouvelles maisons y voient le jour, systématiquement édifiées du côté nord de la rue, peut-être à cause des inondations de l’Oise fréquentes sur ces terrains marécageux.
Plus récemment, la rue de Moisicourt accueillant un grand nombre d’habitations et de commerces, finira par devenir la rue Jean Jaurès que l’on connaît.